L’équipe municipale fera début juillet la présentation de son bilan à mi-mandat sur toutes les actions sur notre commune.
Nous proposons ici un bilan sur les mobilités actives, du point de vue des usagers piétons et cyclistes, basé sur les constats. Nous indiquons les améliorations depuis 2020 et les difficultés encore présentes.
Cet article est uniquement un bilan, nous n’indiquons volontairement pas les projets, n’ayant pas d’informations assez précises sur les réalisations et le planning, nous laissons la municipalité s’exprimer directement sur ce sujet.
En synthèse : nous avons constaté des nouveaux aménagements, mais pas avec l’ampleur annoncée lors des élections municipales de 2020, par exemple en réponse à l’initiative “Parlons Vélo”. Nous sommes déçus et frustrés que la continuité cyclable n’ait pas encore progressé sur la commune.
Nous ne ressentons pas de changement de culture sur les usages et les comportements, alors qu’il y a une légère augmentation du nombre de cyclistes, en particulier des jeunes avec des carrioles. Le sondage national “baromètre Vélo” réalisé en 2021 montrait une tendance positive en 2021, il faut passer à une vitesse supérieure. Les mobilités actives doivent devenir une préoccupation de toutes les équipes, afin notamment que chaque réalisation en tienne compte, dès la conception.
Nous avons essayé d’être exhaustifs, si nous avons oublié de mentionner une amélioration ou une difficulté, n’hésitez-pas à réagir en nous envoyant vos commentaires via le bouton “Suggérer des changements”.
Les infrastructures sur les axes principaux
RD813
Depuis 2020, nous avons constaté des nouveaux aménagements pour les piétons et cyclistes, mais uniquement par tronçons.
- En centre-ville, le fameux “chaussidou” est inadapté à la circulation intense, le moins dangereux étant de rouler au milieu de la voie afin d’éviter de se prendre une portière. Cet aménagement n’est pas un aménagement cyclable selon la loi des mobilités actives et ne respecte pas les recommandations du centre national d’études et d’expertise sur les mobilités. On constate d’ailleurs que les cyclistes évitent cette portion.
- Sur l’avenue de Toulouse, entre les deux carrefours “Peupliers” et “Ingres”, travaux quasi finis depuis septembre 2022, mais les carrefours eux-mêmes ne sont pas achevés et donc encore dangereux pour les cyclistes comme les piétons. Ceux-ci apprécient les quelques nouveaux trottoirs, mais certaines portions rendent le cheminement désagréable, voire délicat.
La continuité cyclable n’est donc pas encore en place sur l’axe Auzeville-Castanet-Pechabou, nous espérons des améliorations à court terme.
Vers l’écluse de Vic, Avenue Salettes et Manset (D79)
La seule réalisation est la piste vers le quartier Cavalié, mais qui s’arrête à l’endroit le plus dangereux de la D79.
Avenue Pierre Mendès-France et rond-point verte prairie
L’aménagement de l’avenue a été prolongé jusqu’au rond-point, il est globalement apprécié des piétons et cyclistes, circulation agréable séparée des voitures et sous les arbres, même si la cohabitation est parfois difficile, en particulier devant l’école.
L’aménagement du rond-point n’a pas vraiment amélioré la sécurité, comme expliqué dans notre article : Les 3 ratés de l’aménagement Verte Prairie.
Boulevard des Genêts
C’est un aménagement “emblème de la mairie”, pour les piétons et cyclistes, avec une vraie priorité aux intersections pour eux, bravo !
Vers l’écluse de Castanet et Labège
Le chemin d’Augustin a été aménagé en chaussidou, celui-ci bien adapté au trafic de cette voie.
Nous attendons depuis longtemps l’amélioration du bitume depuis les stades vers Labège. La petite section entre le canal et l’entrée du tunnel sous l’autoroute a été refaite début juin. Mais comme la voirie est tronçonnée entre N responsables (Sicoval, Départment, VNF, …), l’équipe de travaux était uniquement en charge de ce petit bout, et les autres sections abîmées n’ont pas été refaites, déception pour les usagers (et les contribuables).
À noter que pour se rendre à Labège, l’amélioration du niveau de service de la ligne 109 offre une véritable alternative à la voiture, sans doute pas assez connue des Castanéens.
Aux alentours des écoles
La CEM “mobilités actives” avait pour objectif d’augmenter la part des enfants (et leurs parents) sur le chemin des écoles.
Le résultat majeur est l’aménagement - provisoire - de la rue du docteur Delherm, sur la section desservant l’école Danton-Cazelles, et de la rue de Broc. Merci à la municipalité d’avoir décidé la mise en sens unique qui a réellement apaisé la circulation devant l’école et augmenté le nombre de piétons et cyclistes vers l’école. L’aménagement provisoire depuis un an reste à finaliser avec en particulier le raccordement avec la piste cyclable au niveau du carrefour avec la rue des écoles. L’expérience des Pédibus, destinés en particulier aux parents venant à l’école en voiture, fut aussi très positive, dommage qu’elle n’ait pas pu se pérenniser.
Autour de l’école Damase-Auba, plusieurs actions ont été implémentées, (balisettes, barrières, trottoirs, signalisation…) afin d’augmenter la sécurité des piétons. De plus, la mise en sens unique des avenues Lascardos et Pinsons avec la création de pistes cyclables devrait permettre à beaucoup d’enfants de venir à l’école à pied ou à vélo, avec plus de sécurité.
Pour l’école des Fontanelles, quelques actions ponctuelles uniquement. Il faudrait lancer une étude de l’aménagement de l’espace devant le groupe scolaire.
Comme l’école F.Dolto profite déjà des aménagements de l’avenue Pierre Mendès France, ses accès n’ont pas été étudiés par la CEM.
Les services techniques ont aussi installé 100 racks à vélo répartis dans les huit écoles. Il faudrait réaliser une mesure de leur taux d’occupation. Ce serait un indice sur le nombre d’enfants venant à vélo, le niveau de sécurité étant lui difficile à mesurer.
Dans les quartiers
Piétons et cyclistes dans les coteaux : un danger permanent
Les habitants des coteaux souhaitant rejoindre le centre-ville à pied ou vélo doivent prendre d’énormes précautions. Beaucoup renoncent, en particulier les enfants et personnes âgées, ce qui augmente d’autant plus la circulation automobile.
Nous apprécions la piste cyclable créée rue André Loupiac pour permettre aux cyclistes de contourner le sens interdit ainsi que le nouveau chemin de la Bouzigue, court mais très agréable.
L’étude “Circulation et stationnement” en cours va bientôt donner ses conclusions, nous espérons qu’un plan ambitieux permettra enfin d’améliorer la situation, particulièrement rue de Gironis, où nous attendons depuis longtemps une amélioration du dangereux double sens cyclable. Nous sommes surpris de sa suppression sans explication, et incohérente avec la législation.
Double sens cyclables
Ce sont des aménagements de la voirie, obligatoires dans les zones 30 et dans les rues dont la vitesse est limitée à 30 km/h, peu coûteux et qui donnent des avantages réels aux cyclistes, sans couper la circulation automobile.
La commune en a créé deux : rue Marguerite long et rue de Broc (provisoire à finaliser).
Nous pensons qu’une généralisation dans le centre serait un signe fort, nous espérons que ce soit la conclusion de l’étude en cours.
La rue Antoine Périès est un exemple de rue où l’aménagement d’un DSC serait à la fois simple (pas de stationnement de voitures) et très apprécié des habitants du quartier.
Voir notre article sur les DSC.
Installation de nombreux arceaux vélo
Nous avons constaté un véritable effort d’installation de nombreux arceaux, que nous tentons d’inventorier sur une carte interactive qui indique aussi les besoins restants.
Le dialogue avec les usagers
Le dialogue avec les usagers des mobilités ne s’est pas amélioré. Pour le chaussidou de la RD813 ou pour le rond-point Verte Prairie, il n’y a pas eu de concertation préalable. La communication faite par la Mairie pour ces nouveaux aménagements est très faible, pas de nature à enclencher un changement de comportement.
Les retours des usagers sur les aménagements, par exemple sur le chaussidou de la RD813, sont ignorés. On constate une incapacité à prendre en compte les suggestions d’amélioration quand un aménagement est raté.
L’outil proposé par la Mairie pour faire des signalements sur les problèmes de voirie est Démarches Simplifiées. Conçu comme un outil pour dialoguer entre les services et les usagers, il est utilisé à Castanet de façon mécanique. Le moment d’échange possible quand on signale un problème est escamoté. L’acceptation d’une demande devrait en principe signifier un engagement à la mettre en œuvre rapidement. Il n’en est rien. Des demandes “acceptées” depuis des mois n’ont abouti à rien de concret.
Bref, Démarches Simplifiées, au lieu de faciliter les remontées des usagers, décourage les initiatives.
À quand le PICTA et/ou des larges zones 30 et/ou des limitations à 30 km/h ?
Nous attendons impatiemment la décision de la municipalité d’adoption du PICTA et/ou de création des zones 30 et/ou d’imposer la vitesse limite à 30, comme cela est le cas dans plusieurs communes alentour. Ce serait un signe fort envers les mobilités actives, cohérent avec les actions nécessaires envers la préservation de l’environnement et la baisse du CO2.
PICTA signifie que la priorité sur l’agglomération toulousaine dont Castanet fait partie intégrante dans cet ordre : **PI**étons > **C**yclistes > **T**ransports en commun > **A**utomobiles. C’est un principe général qui s’applique à tout usager, et qui doit être implémenté dans les infrastructures, par exemple par du marquage au sol pour indiquer aux automobilistes qu’ils doivent laisser la priorité aux cyclistes.