4 péripéties à vélo sur les ronds-points de Castanet

J’avais un aller-retour à faire pour une course près du collège. À peine 2 kms pour y aller, je n’hésite pas à enfourcher mon vélo malgré une température encore frisquette.

Arrivé au rond-point de l’INRAe en venant de la rue Violette Leduc, je le contourne par la droite.

Chute de vélo avec enfant

Je traverse en faisant attention, la visibilité est limitée — même si les voitures qui elles vous aperçoivent ont tendance à s’arrêter, il vaut mieux bien regarder sur sa gauche. Avec la signalisation actuelle, les vélos n’ont pas priorité.

Bon, pour moi ça se passe bien. Il y a 3 jours, ça s’est passé moins bien pour une jeune femme avec sa fille d’environ 4 ans sur le siège enfant. Elle a pilé entendant venir une voiture, a perdu l’équilibre et le vélo s’est couché sur le côté.

Heureusement c’était quasiment à l’arrêt et la petite fille avait le casque. Elle a pleuré un peu car elle a eu peur mais pas de bobo. La conductrice de la voiture s’est arrêtée se demandant si la chute était de sa faute.

La maman est repartie, après que je lui aie dit que bientôt la priorité serait donnée aux vélos qui traversent plutôt qu’aux voitures qui sortent du rond-point. Je ne sais pas si elle m’a cru.

Ces trois dernières années, j’ai fait de nombreuses sorties à vélo avec un enfant sur le siège arrière ; je me suis rendu compte que la qualité des infrastructures n’est pas souvent adaptée à cet usage, pourtant tellement agréable, mais qui demande une grande sécurité sur le parcours pour être pratiqué sereinement.

Croisement bi en virage

Ce matin après avoir traversé, je continue mon chemin. Je suis alors sur la partie cyclable du giratoire de l’INRAe, côté Peupliers-Laurencin. Ça tourne, normal pour un rond-point. En plein virage, un vélo arrive en face. Eh oui la piste est —pour le moment j’espère— bidirectionnelle et pourtant pas très large.

Comme nous sommes tous deux des cyclistes aguerris, nous avons réussi à nous croiser sans encombres.

Cependant cette péripétie m’a conforté dans l’idée qu’une piste cyclable mono-directionnelle est préférable, en particulier sur les ronds-points.

C’est ce que nous — Deux pieds deux roues — avons proposé comme solution pour la rénovation du tronçon cyclable Laurencin-Peupliers. Le projet qui nous a été présenté prévoit que le changement de bi (en venant des Genêts) en mono (sur Peupliers) se fasse à partir du rond-point de l’INRAe en le prenant par la gauche.

Notre proposition est que ce rond-point soit aussi un giratoire pour les vélos avec une piste mon-directionnelle. Nous préconisons que le changement bi-mono se fasse dès l’avenue Laurencin, avant le rond-point. En effet il y actuellement une piste cyclable sur la droite vers l’INRAe et deux passages piétons pour traverser l’avenue. Une traversée vélo (prioritaire sur les voitures bien sûr) à côté du premier passage piétons permettrait aux cyclistes une traversée plus sûre qu’au rond-point.

Anneau vert à la Verte Prairie

Un peu plus loin, le parcours est bien agréable sur la nouvelle piste cyclable des Genêts.

Arrivé à la Verte Prairie (croisement Genêts - Mendès France), j’ai voulu tenter le nouveau dispositif. Je l’appelle anneau, il est matérialisé pour de la peinture verte à la circonférence du rond-point. Un peu de vert pour ce qui n’est plus du tout une prairie.

Venant des Genêts je prends donc en poursuivant droit cette piste entre les haies basses. En espérant qu’un cycliste ne vienne pas en face (le picto vélo montre clairement qu’elle est —maintenant, depuis l’anneau— mono-directionnelle d’où je viens, mais qu’en est-il à l’autre extrémité ?).

Arrivé sur l’entrée du parking je me déporte légèrement sur la gauche pour prendre l’anneau vert. Comme je souhaite continuer en face toujours sur l’avenue des Genêts, je vise la sortie de l’anneau qui va bien (ce matin il y avait encore des barrières, on se demande pourquoi, mais elles avaient été déplacées si bien qu’on pouvait passer).

Mais avant il me faut traverser Mendès-France sur l’anneau. Il était environ 9 heures, la circulation n’était pas très fluide (la nouvelle façon de se garer au parking Verte Prairie ?).

Une voiture sur le rond-point veut sortir pour aller vers le centre. Moi sur mon anneau je veux aller tout droit. Je m’aperçois que le chauffeur ne m’a pas vu, j’active donc ma sonnette pour l’avertir de ma présence. Rien n’y fait, c’est comme si je n’existais pas, il continue sa manœuvre.

Je me suis arrêté pour ne pas devenir la première victime de cet anneau. La continuité cyclable, objectif affiché de ce nouveau dispositif, je ne l’ai donc pas vécue.

Au retour, j’ai repris le rond-point, en venant cette fois de Mendès France pour reprendre Genêts. J’ai donc fait le tour sur l’anneau par la droite. Arrivé au niveau de la Gendarmerie, j’ai eu un choix à faire :

• quitter l’anneau pour prendre la piste cyclable existante puis traverser sur le passage nouvellement aménagé pour les vélos en face de la pharmacie (je ne me souviens plus si les cyclistes ont un panneau Cédez le passage).
• continuer sur l’anneau puis prendre le boulevard des Genêts (avec les voitures) avant de le traverser pour regagner la nouvelle piste cyclable.

Dans la précipitation, j’ai choisi la 2e option, qui n’est pas la bonne évidemment. Mais faute d’informations et de signalisations adéquates, d’autres que moi vont se poser ces questions sur le fonctionnement de cet anneau. Ce qui rend les choses un peu compliquées c’est que sur le boulevard des Genêts la piste cyclable est d’un seul côté.

PICT’Amer

Sur la nouvelle piste des Genêts, on se sent bien à vélo. C’est tout droit, la visibilité est excellente. On doit bien activer la sonnette de temps en temps pour des piétons qui débordent de leur piste, mais cela ne remet pas en question le sentiment de confiance.

La première traversée de rue est un plaisir pour les vélos : on continue tout droit avec presque rien comme secousse pour les caniveaux.

La deuxième, celle de la rue des Fontanelles, est un peu moins cool mais reste correcte, d’autant plus qu’une belle ligne droite nous attend.

J’arrive au rond-point suivant, où débouche la rue Marcel Pagnol. Des équipements y sont maintenant installés : les voitures ont un panneau Cédez le passage avant le rond-point, pour laisser passer les piétons et les vélos.

Cette signalisation est conforme au PICTA, principe recommandé par les organismes de l’agglomération toulousaine, dont nous demandons l’application à Castanet. L’acronyme se réfère à la priorité accordée en cas de croisement :

PIétons en premier, Cyclistes ensuite, Transports en commun après, Automobilistes en dernier.

Mais l’auto (A) qui arrivait en même temps que moi (C) ne s’est pas arrêtée. Le conducteur n’a pas regardé sur sa droite, d’où j’arrivais. Malgré le PICTA j’étais amer.

Moralité : la signalisation PICTA c’est bien mais ce n’est pas suffisant ; il convient de la généraliser ET de l’expliquer par une communication massive auprès des automobilistes, afin de changer leur culture.