Lors du conseil municipal du mercredi 12 avril, Xavier Normand, le Maire de Castanet, a parlé de nous (à 56'30", la vidéo est en ligne sur le site de la Mairie) :
je vous invite à regarder la communication que font les associations et en particulier Deux Pieds Deux Roues.
C’était en réponse à une question d’une élue qui avait stigmatisé le comportement des cyclistes “qui se prennent pour des piétons”.
Nous sommes ravis que le Maire nous cite et invite à regarder notre communication. Alors pour compléter notre communication, nous allons préciser notre position face aux incivilités des cyclistes.
Le texte ci-dessous reprend et adapte des extraits de la FAQ du site de Deux Pieds Deux Roues.
Respect du code de la route
Les reproches qui sont couramment adressés aux cyclistes sont de ne pas respecter le code de la route, en particulier en roulant sur les trottoirs, en grillant les feux et les stops et en circulant à contresens dans les rues.
Trottoirs
Des cyclistes roulent sur les trottoirs. C’est dangereux, stressant et anormal pour les piétons. Rappelons que nous sommes Deux Pieds Deux Roues et que nous défendons donc les piétons, y compris contre les vélos si nécessaire.
Pour les cyclistes sur les trottoirs, il faut tenir compte du contexte et rappeler les règles.
Tout d’abord, les enfants de moins de 8 ans sont autorisés à rouler sur les trottoirs.
Ensuite il existe à Castanet de nombreux endroits où on trouve des aménagements cyclables sur les trottoirs. Ces aménagements devraient être exceptionnels, car à notre avis il vaut mieux séparer les flux. Cependant, il en existe qui n’ont rien de provisoire. Sur la RD813, on a deux exemples :
- la partie entre la poissonnerie et le croisement avec la rue Ingres avec un large trottoir plutôt récent,
- la partie après le croisement Peupliers vers Auzeville, avec la piste (en mauvais état et parfois étroite à cause des travaux) partagée dès sa conception il y a plus de 10 ans.
Nous luttons pour que tout aménagement nouveau ne soit plus dans ce cas.
Dans les autres cas où on voit un cycliste sur un trottoir, il est donc en infraction.
Cependant un cycliste peut être en infraction vis-à-vis du code mais avoir une raison recevable de le faire : “à cet endroit, j’ai vraiment peur de rouler avec les bus/voitures, j’ai déjà frôlé l’accident… je préfère rouler localement sur le trottoir à une vitesse adaptée".
C’est le cas, toujours sur la RD813, sur le chaucidou (ou CVCB).
La bonne solution est d’identifier ces endroits dangereux et de demander un aménagement cyclable adéquat sur la chaussée. En attendant, on ne peut pas “condamner” ces usagers. Ne pas se mettre en danger est un principe supérieur au code de la route. Nous recommandons simplement de descendre du vélo s’il y a des piétons à proximité.
Il reste les cyclistes qui sont en infraction injustifiée en roulant sur les trottoirs. Ils pourraient circuler ailleurs et sont parfois irrespectueux envers les piétons. Nous désapprouvons totalement ces infractions ; nous appelons nos adhérents à adopter un comportement approprié.
Les infractions commises par les cyclistes ou les piétons nuisent à la bonne image des déplacements dits « actifs » et sont contraires aux buts de 2P2R qui est une association dont le but est d’augmenter la part des déplacements à pied et à vélo. Nous incitons donc tous les usagers au respect du code et à la courtoisie.
Les feux et balises cédez le passage
Oui, les piétons et les cyclistes grillent davantage les feux que les automobilistes, c’est un fait indiscutable. C’est même 2/3 des piétons qui grillent le feu rouge piéton en l’absence de véhicule en approche.
Les feux tricolores ont été introduits pour réguler la circulation motorisée. Certains piétons et cyclistes ont conscience de ces éléments et jugent qu’ils n’ont pas à s’arrêter pour un feu injustifié. En tant qu’association, 2P2R ne peut que se référer au Code de la route et inciter les usagers à le respecter.
Toutefois, 2P2R demande aussi une diminution du temps alloué aux voitures aux feux, ainsi que des panneaux “cédez-le-passage” destinés aux cyclistes afin de tenir compte de la réalité du terrain. Ces cédez-le-passage spéciaux pour les cyclistes aux feux sont appelé M12. Par exemple, la ville de Lyon généralise leur usage.
Pour les piétons, afin qu’ils n’attendent pas trop longtemps aux feux, on a prévu depuis longtemps des boutons-poussoir. Ils ont ét mis pour signaler leur demande ce qui devrait donc diminuer le temps alloué aux voitures. À Castanet, à part celui qui est devant la MJC, il semble qu’aucun autre ne fonctionne !
En dehors de feux, à Castanet, il y a de nombreux “cédez le passage” pour les cyclistes, beaucoup trop. Nous demandons régulièrement la suppression de ceux qui sont injustifiés.
Les sens interdits
Il est reproché aux cyclistes de prendre les sens interdits. Là aussi, il convient de bien connaître le contexte.
Il existe une disposition du code de la route qui permet au cycliste de rouler dans les deux sens d’une voie alors qu’elle est à sens unique pour les voitures : c’est le Double Sens Cyclable (DSC) indiqué par un panonceau “vélo” sous le sens interdit. Certains peuvent penser que les cyclistes grillent le sens interdit alors qu’ils sont dans leur droit.
À Castanet, il existe quelques DSC, mais certains sens interdits ne sont pas encore équipés avec la signalisation adéquate. Nous avons élaboré une carte qu’on retrouve dans cet article avec ce qui reste à faire ; nous demandons que ce soit rapidement mis en place.
Le DSC contribue à la pratique du vélo car il permet de raccourcir les distances. Ce n’est pas un passe-droit, c’est un simple ajustement de l’interdiction qui ne concerne ainsi que les voitures.
Place de la voiture
Certains nous disent :
Pourquoi voulez-vous réduire la place de la voiture en ville ? Les automobilistes sont bien plus nombreux, laissez-leur la place !
Nous utilisons tous le domaine public qui par nature est inaliénable. Son usage doit être équitable. Dans les faits, il ne l’est pas : il y a beaucoup d’espace pour la circulation et le stationnement des modes motorisés ; mais peu d’espace pour les piétons et cyclistes.
Les modes alternatifs à la voiture peinent donc à émerger car ces usagers se sentent “coincés” entre un flux motorisé et un mur ou une bordure de trottoir. Sans parler du bruit ou de la pollution qui crée un environnement hostile. Les aménagements cyclables/piétons indépendants des voies routières sont l’idéal mais ils sont trop rares et cela ne va pas changer dès demain.
En attendant, 2P2R propose de rééquilibrer l’usage du domaine public en faveur des modes non polluants et non bruyants, dans l’intérêt général et pour le bien commun.