Pour une demande faite par un piéton ou un cycliste qui rencontre un problème sur le terrain du Sicoval, on aimerait que ça se passe comme ça :
1. L’usager informe la mairie de la commune sur laquelle se situe le problème qu’il a rencontré
2. Le service “travaux” de la commune confirme qu’il a bien reçu la demande, et la transmet si nécessaire à l’autorité compétente (exemple : Castanet vers le Sicoval), qui accuse réception à son tour.
3. Le service en charge de la zone concernée dialogue avec l’usager pour bien comprendre sa demande
4. La décision d’agir est prise
5. L’action qui répond à la demande initiale est mise en œuvre sur le terrain
6. Le service dialogue avec l’usager à l’origine de la demande sur le résultat de l’action entreprise (pour éventuellement l’améliorer)
7. L’usager confirme que sa demande a reçu une bonne réponse
Quand le problème est gênant pour les usagers et que l’action ne demande pas beaucoup d’effort, la réponse devrait être donnée en quelques jours par le service.
En ce qui concerne les demandes des cyclistes, sujet que nous connaissons bien, cela n’est malheureusement pas le cas. Loin s’en faut.
Voici une histoire récente qui illustre les méfaits de la division du travail dans les collectivités locales avec communauté de communes.
Les gravillons
Il y a quelques jours, Sébastien nous signale que sur le chemin qui vient de Port-Sud à Ramonville pour rejoindre la berge du canal, un tronçon a été gravillonné.
L’icône montre l’emplacement des gravillons :
Le problème
Sébastien est un cycliste et les gravillons c’est mal pour les cyclistes. Surtout que ce n’était pas juste un peu de gravillons, c’était une épaisse couche. Le truc qui oblige le cycliste à mettre pied à terre s’il réussit à éviter la chute.
C’est donc vraiment un problème de sécurité pour les cyclistes.
À qui faire remonter le problème ?
Qui a posé ces gravillons ? Nous ne savons pas qui a pris la décision de mettre ces gravillons. C’est dommage, parce que nous aurions pu expliquer le problème directement aux personnes qui l’ont provoqué. On peut estimer qu’ayant compris leur erreur, elles l’auraient corrigé de suite.
Sébastien s’est adressé à Deux Pieds Deux Roues, association qui a l’habitude de faire remonter des demandes aux collectivités.
Voyons où se situent ces gravillons. Facile, ils sont sur le chemin du Sicoval que nous appelons avec le vilain acronyme de SDCA. Nous envoyons donc un courrier au Sicoval (la communauté de communes dont Ramonville, Auzeville et Castanet).
Le Sicoval nous répond assez rapidement, voici un extrait :
Le fait qu’un itinéraire relève du schéma directeur cyclable du Sicoval (et non du « SDCA » : schéma directeur cyclable d’agglomération, coordonné par Tisséo Collectivités à une échelle supra), c’est-à-dire un aménagement intégré aux aménagements identifiés pour établir un parcours cyclable intercommunal cohérent ne signifie pas que cet aménagement relève de la compétence du Sicoval.
Ainsi, pour le problème relevé, nous sommes bien sur le parcours cyclable intercommunal Auzeville – Ramonville, mais sur une portion appartenant à VNF. Le Sicoval peut donc interpeller VNF mais pas intervenir directement sur l’aménagement.
Ah ! VNF, c’est Voies Navigables de France, qui gère le canal du Midi. Ça nous fait sortir du cadre local.
Cependant, après investigations, il semblerait que ce soit sur le domaine de Port-Sud, qui est géré par la commune de Ramonville.
En tout cas c’est ce que nous avons compris. Nous essayons de montrer qui est en charge des différents tronçons sur cette carte :
Pour un problème de voirie, nous avons mis les sections du parcours cyclable des différentes collectivités à laquelle il faut s’adresser.
Donc nous envoyons la demande à la commune de Ramonville, via l’application dédiée. La confirmation de sa réception a été faite.
Nous attendons la suite (les étapes de 3 à 7).
Le 30 septembre, les gravillons sont toujours là.
Constat
L’imbroglio administratif est tel qu’un usager ne sait pas à qui s’adresser. Rien que pour trouver le bon interlocuteur, il faut faire des recherches et y passer du temps, même pour une association comme nous.
Notre demande
En tant que citoyen, il faut du courage pour faire une demande à une collectivité. Le traitement de ces demandes — qui contribuent au bien public — n’est pas sérieux de la part des collectivités.
Que ce soit pour guider l’usager dans sa demande ou pour y répondre par une action, notre histoire montrent qu’elles incitent plutôt au découragement.
Pour ne pas pousser les citoyens à y céder, nous demandons d’avoir un point de contact unique pour adresser les demandes. Le plus simple pour l’usager est que ce soit au niveau de la commune, il ne devrait pas y avoir à se préoccuper si c’est de la responsabilité du Sicoval ou de VNF ou du département.