Inspiré·es par un fil de discussion sur mastodon, nous — quelques personnes actives dans l’association Deux Pieds Deux Roues — vous racontons un souvenir marquant de notre pratique vélo.

Françoise

Pour moi, j’ai découvert la joie du vélo pour aller au collège (à Meudon en région parisienne). J’appréciais déjà la liberté et la souplesse, par rapport à mes camarades qui y allaient en bus ou accompagnés en voiture ! Je viens de vérifier sur Geovelo, 2 kilomètres avec une bonne montée à l’arrivée. Je variais les itinéraires, avec de multiples options.

Au Lycée (même établissement), je suis devenue piétonne avec ma meilleure amie, c’est plus facile pour papoter 😀.

Patrick

Noël 1963, le père Noël m’a apporté un vélo. Je l’ai inauguré avec les copains en roulant dans la plaine normande, quelques tracteurs et véhicules utilitaires roulaient sur les petites routes.

Ensuite, j’allais à l’école avec mon beau vélo, environ 1,2 km. Le vélo nous a servi à emprunter des planches dans un abattoir abandonné (que l’on croyait) pour construire notre cabane au fond des bois. après la plainte du propriétaire, les gendarmes ont retrouvé la cabane et nous avons dû ramener les planches avec nos vélos au propriétaire. Comme punition, nous devions écrire 100 fois que nous ne devons pas prendre des planches sans autorisation.

Joëlle

Je n’ai pas de souvenir de vélo très marquant, je suis devenue accro de vélo très tard, je m’adonnais plutôt à la course à pied. Mon premier souvenir est sans doute ma première virée à vélo, celle qui a donné naissance à ce qui est devenue une passion.

J’avais une amie qui avait une maison sur l’Ile de Ré, nous avons décidé d’aller y passer quelques jours de vacances, 3 jours de vélo depuis Bordeaux. Nous voilà dans le train pour Bordeaux avec nos vélos chargés, trop chargés. Une nuit en auberge de jeunesse, une visite de Bordeaux et ensuite 3 jours d’aventure cyclotouriste jusqu’à l’Ile de Ré.

Ce qui ressemble aujourd’hui à une mini-escapade courante a donné naissance à une véritable passion pour le voyage à vélo. Le volume de mes sacoches a sérieusement diminué, mais enchaîner des kilomètres, découvrir des paysages, longer la mer et les rivières, gravir les montées, descendre les pentes… reste toujours le même plaisir, l’agréable sentiment de l’avoir fait et l’envie de repartir toujours plus long, toujours plus loin.

Claude

À l’époque mon père était instituteur dans un petit village de la Lorraine agricole. Nous habitions à l’école dans une maison qui faisait aussi office de mairie, et même de cinéma de temps en temps. Il y avait un long couloir qui allait de la cour du fond, et au-delà le jardin et le petit bois, jusqu’à la rue. L’entrée se faisait par des escaliers, cinq ou six grosses marches en pierre qui amenaient jusqu’à ce couloir.

Les jeudis, les dimanches et pendant les vacances, le couloir nous servait de terrain de jeu. J’y ai fait mes premiers exploits à vélo. En tout cas mon premier souvenir à vélo est lié à ce couloir.

Je crois que je venais tout juste d’avoir cinq ans. Je savais déjà faire du vélo mais je n’en avais pas un à moi (j’ai eu mon premier vélo, un Peugeot demi-course pour mes 14 ans). Mais ma sœur Françoise avait reçu un petit vélo de notre grand-mère Maria (c’était sa préférée). Je ne sais plus si elle qui me l’a prêté ou moi qui lui ai piqué. En tout cas j’ai fait du vélo dans ce couloir. Il me paraissait très long, je pouvais prendre de la vitesse.

La porte qui donnait sur la rue était ouverte ce qui apportait un peu de lumière dans ce couloir, sombre dans mon souvenir. L’histoire, c’est qu’à un moment je ne me suis pas arrêté à la porte.

J’ai descendu les escaliers à vélo.

Je ne sais pas si c’est parce que je ne savais pas encore freiner ou bien parce que les freins ne fonctionnaient pas.

Heureusement il ne passait pas beaucoup de voitures dans la rue. Je m’en suis tiré sans trop de bobos. Ma mère me dit que j’ai eu une écorchure au genou mais dans mon souvenir j’étais resté sur le vélo pendant la descente des escaliers. Je me souviens surtout d’avoir pris le cintre du guidon dans le bas-ventre, ce qui m’a occasionné quelques rougeurs et douleurs.

Ce n’était rien à côté de la fierté d’avoir descendu les escaliers à vélo.

Philippe

Pour ma part, j’ai commencé à faire du vélo tout petit. C’était l’indépendance pour aller à l’école, voir les copains pour faire une partie de foot, se prendre pour les coureurs du tour de France en faisant des sprints, mettre un carton dans le rayon avec une pince à linge (volée à mes parents) pour faire le bruit du moteur et sillonner le quartier.

À cette époque, on croyait que c’était bien d’avoir un véhicule à moteur. J’ai eu beaucoup de joie et quelques peines comme le jour où voulant éviter mon frère arrêter à l’entrée de la passerelle, j’ai fait un tout droit dans le ruisseau 2 mètres plus bas. Mauvaise gestion des freins alors que je testais un vélo qui sortait de révision. Je crois que j’ai beaucoup pleuré ce jour-là.

À vous

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